vendredi 15 juin 2012

Succès lancement : Pegasus XL (NuSTAR) le 14 juin 2012


Il fait nuit sur l'atoll de Kwajalein, dans les iles Marshall où le triréacteur d'Orbital Sciences Corporation a pris son envol environ 1h avant le lancement. Accroché sous son ventre le lanceur Pegasus XL qui est le 31ème exemplaire à prendre part à une mission. 
Protégé par la coiffe, NuSTAR, mission à 180 millions de dollars issue du programme SMEX (Small Explorer) de la NASA et dédiée à l'étude des sources de rayon X à haute énergie dans l'espace.
C'est ainsi chargé que le L-1011 atteint son altitude de largage d'environ 40 000 pieds (12 km).

L'avion (croix verte) aura fait un tour complet à proximité du point de largage
Le Tristar L-1011"Stargazer" a ensuite largué comme prévu le lanceur Pegasus XL en pleine nuit au-dessus du Pacifique à 4h00 heure locale le 14 juin 2012.

Une des seules images du vol, le largage du lanceur  Pegasus XL depuis son avion porteur "Stargazer"(credit : Orbital Sciences Corporation)
Cinq secondes plus tard, la fusée accélérait fortement propulsée par son premier étage.
Treize minutes, plus tard NuSTAR se séparait du 3ème étage de la Pegasus, suivi rapidement de la réception des premiers signaux par le système TDRS (Tracking and Data Relay Satellite System) de la NASA.
La phase de lancement était accomplie, NuSTAR était sur orbite basse et ses panneaux solaires ne tardèrent pas à se déployer.
Et Yunjin Kim, chef de projet de la mission au Jet Propulsion Laboratory (JPL) d'ajouter : "nous vérifions la sonde maintenant et nous sommes excités de scruter le ciel dans les rayons X à haute énergie."

A propos du lancement, Paul Hertz, directeur de la division astrophysique de la NASA rappelait que : "nous avons attendu avec impatience le lancement de ce nouvel observatoire en rayonnement X. Avec sa résolution spatiale et spectrale sans précédent dans les rayons X à hautes énergies, NuSTAR ouvrira une nouvelle fenêtre sur l'univers et fournira des données complémentaires aux plus importantes missions de la NASA, y compris Fermi, Chandra, Hubble et Spitzer."

Et les chercheurs attendent beaucoup de ce satellite, "NuSTAR nous aidera à trouver les trous noirs les plus insaisissables et les plus énergétiques, pour nous aider à comprendre la structure de l'univers" et d'espérer de NuSTAR des images "10 fois plus nettes et une centaine de fois plus sensible que tout ce que nous avons eu du cosmos à ce jour", a déclaré Fiona Harrison, astronome travaillant sur la mission à l'Institut de Technologie de Californie (CALTECH) à Pasadena.

Une phase importante aura lieu d'ici une semaine, ce sera le déploiement du mât de 10 mètres et sous un mois les premières observations pourront commencer si tout va bien.

Les moments importants du lancement :



Mémo
Mission : NuSTAR (Nuclear Spectroscopic Telescope Array)
Observatoire en rayons X
Contractant : NASA
Société de lancement : Orbital Sciences Corporation
Lanceur : Pegasus XL (Orbital Sciences Corporation)
Lieu : Atoll de Kwajalein
Date de Lancement : 4h00 (heure locale) le 14 juin 2012
18h00 (heure de Paris) le 13 juin 2012
16h00 (UTC) le 13 juin 2012

Pour plus d'informations : 


mercredi 13 juin 2012

Prévision lancement : Pegasus XL (NuSTAR) le mercredi 13 juin 2012 à 15h30 (UTC)

NuSTAR, acronyme de Nuclear Spectroscopic Telescope Array, est un observatoire dédié au rayonnement X, dont le lancement est prévu pour le 13 juin 2012. C'est une mission qui fait partie du programme Small Explorer (SMEX) de la NASA.

Les objectifs principaux seront l'analyse des trous noirs, des supernovas et l'identification des sources de haute énergie dans notre galaxie. Quelques études sur notre soleil sont également prévues.

Patch de la mission avec NuSTAR dans l'espace en vue d'artiste

Le lancement sera assuré par une fusée Pegasus XL d'Orbital Sciences Corporation depuis l'atoll de Kwajalein dans le Pacifique. Cependant elle ne partira pas d'elle même depuis le sol mais sera amené vers une altitude de 40 000 pieds par un avion Tristar, renommé Stargazer, qui la transportera sous son ventre. Cet avion a d'ailleurs déjà servi à amener le lanceur sur l'atoll en partant de Vandenberg en Californie.
NuSTAR sera alors placé sur une orbite basse inclinée à 6°.

Le lanceur Pegasus XL sous le ventre du Stargazer à Vandenberg avant son départ pour l'atoll de Kwajalein (photo : NASA/Randy Beaudoin)  

L'une des particularités de NuSTAR est le long mât déployable qui permet d'avoir une distance focale importante et de ne pas dépasser les contraintes de dimensions imposées par le petit lanceur (1 mètres de diamètre et 2 mètres de longueur). Ce qui permet de se passer d'un coûteux lanceur, comme sur les précédentes missions dédiées au rayonnement X, telles XMM-Newton sur Ariane 5 et Chandra sur la navette spatiale qui avaient déjà leur longueur maximale au lancement.

Test au sol du mât déployable de 10 mètres
La partie optique consiste en deux miroirs Wolter-I qui pointeront la même région de l'espace et dont les relevés seront combinés au sol pour une meilleure sensibilité.

133 miroirs cylindriques composent le satellite (photo :  NASA/JPL-Caltech)
Les matériaux qui composent les miroirs sont des couches platine/carbure de silicium et de tungstène/silicium.

Le début du direct aura lieu à 16h (heure de Paris) le 13 juin 2012 sur NASA TV : http://www.nasa.gov/multimedia/nasatv/index.html

Pour plus d'informations :

mardi 17 avril 2012

Le vol de convoyage entre Cap Canaveral et Washington-Dulles

Comme l'on souligné les représentants de la NASA à l'arrivée à Washington, ce 17 avril 2012 est un grand jour pour l'Amérique. La doyenne des navettes spatiales a en effet effectué son ultime voyage sur le dos d'un Boeing 747 SCA apte à convoyer les "Space Shuttle".

Ayant décollé aux alentours 7h du matin en Floride, la population était au rendez-vous et a notamment pu profiter de deux survols au dessus de la plage, avant que l'avion ne fasse un passage bas au dessus de la piste du centre spatial Kennedy pour le saluer une dernière fois. 

L'avion a ensuite mis le cap vers le nord. Il a volé de nombreuses minutes au dessus de la capitale fédérale des Etats-Unis en décrivant des cercles. Les gens ont alors pu admirer Discovery au dessus du Capitole. 

Puis après 4h et 7 minutes de vol, l'avion s'est posé sans encombre sur l'aéroport international de Washington-Dulles. Remontant à petite vitesse le taxiway, avec un drapeau américain sorti au dessus du cockpit, l'avion a marqué un arrêt au centre du terminal afin de contenter les curieux et les voyageurs.
Pour finalement se diriger vers une zone libre de l'aéroport où la navette sera soulevé par une grue dans les prochaines heures. 

Dans quelques temps, les visiteurs du National Air and Space Museum pourront ainsi approcher de près ce bijou technologique.

Merci... Discovery...


Le soleil se lève à peine, le 747 SCA quitte sa zone de stationnement et s'engage au seuil de la piste 33 pour la remonter à vitesse réduite (photo : NASA)
Discovery passe devant la tour de contrôle et le 747 remonte toujours la piste (photo : NASA)
Le 747 remonte toujours la piste et l'on aperçoit en arrière plan, le VAB, le bâtiment d’assemblage final où les navettes recevaient notamment leurs boosters et leur réservoir (photo : NASA)
Arrivé à l'autre extrémité, au seuil de piste 15, le 747 manœuvre "facilement" et effectue un 180° (photo : NASA)
Tout au long de son voyage, le 747 sera accompagné d'un T-38 de la NASA (photo : NASA)
Plein gaz, le 747 accélère et prend de la vitesse (photo : NASA)
Avec une faible assiette, le 747 prend son envol (photo : NASA)
Discovery ne touchera plus jamais le sol de la Floride (photo : NASA)
Juste à gauche de Discovery, au sol, la structure métallique qui a permis de l'installer sur le dos du 747 (photo : NASA)
De nombreux employés et invités ont tenu à assister à ce décollage historique (photo : NASA)
Au dessus des marécages du KSC (photo : NASA)
En virage au dessus de la piste du KSC (photo : NASA)
Au dessus du VAB : Vehicle Assembly Building (photo : NASA)
Les gens n'ont pas hésité à se lever de bonne heure pour voir ce spectacle depuis les plages limitrophes du centre spatial (photo : NASA)
Ce DC-9 "Pathfinder" de la NASA assurera le guet aérien météo environ 150km en avant du 747 (photo : NASA)
Passage bas de Discovery au dessus de la piste du KSC, ultime salut pour les employés du centre qui l'ont entretenu pendant 30 ans (photo : NASA)
Pour plus d'informations : 

dimanche 15 avril 2012

Préparatifs du transport de la navette Discovery vers son musée

Prévu pour atterrir le 17 avril sur l'aéroport Washington Dulles qui jouxte le musée de l'air et de l'espace de Washington, le Boeing 747 SCA - Shuttle Carrier Aircraft - est actuellement au centre spatial Kennedy en Floride. Plus exactement au Shuttle Landing Facility, où les navettes spatiales venaient se poser à leur retour de mission. Au dessus du 747 une structure métallique - le MDD - qui soulève la navette Discovery pour ensuite la déposer sur le dos du gros porteur.
Discovery s'apprête donc à faire son dernier vol, un peu plus de un an après sa dernière mission spatiale : STS-133.

Magic Discovery ! (photo : NASA)
Le cône de queue aérodynamique qui protège l'arrière de Discovery (photo : NASA)

Deux engins typiquement américains : le Space Shuttle et le Boeing 747 (photo : NASA)

Gros plan sur le 747 SCA désigné par l'indicatif NASA 905 (photo : NASA)

Le Boeing 747 SCA est tracté vers le portique métallique pendant que Discovery est suspendue à environ 20 mètres du sol  (photo : NASA)

La navette Discovery est suspendue au dessus du Boeing 747 SCA de la NASA (photo : NASA)


Pour plus d'informations :
Beaucoup d'autres photos sur le site du KSC de la NASA

vendredi 24 février 2012

Prévision lancement : Atlas V 551 (MUOS-1) le vendredi 24 février 2012 à 22h15 UTC

Reporté à deux reprises à cause de la météo capricieuse de ces derniers jours - le lanceur avait même fait un retour à l'abri dans son bâtiment avant de rejoindre de nouveau le pas de tir le 23 février- le lancement de MUOS-1 doit avoir lieu ce soir à 23h15 (heure de Paris) depuis le complexe de lancement 41 de Cape Canaveral. Les conditions météorologiques sont favorables à 90%, le seul risque minime pourrait venir de rafales de vent supérieures à la limite des 30 noeuds.

Affiche du lancement  (crédit : ULA)

Pour lancer MUOS-1 (Mobile User Objective System), l'opérateur de lancement ULA utilisera la version la plus puissante de l'Atlas V : l'Atlas V 551 et ses 5 boosters.

Schéma du lanceur Atlas V 551. On retrouve 5 boosters, une coiffe de 5 mètres et un étage supérieur Centaur (crédit : ULA)

MUOS-1 est le premier des 5 satellites d'une constellation que l'US Navy utilisera pour son propre compte.

Il fonctionnera en bande UHF et à terme remplacera l'ancienne génération de satellite UHF en offrant 10 fois plus de capacités à travers des services de voix, données et vidéos .
Vue d'artiste de MUOS-1 (crédit : Lockheed Martin)
Les faits importants suivront la chronologie suivante :
-2,7s : allumage du RD-180
+1,1s : décollage
+34,8s : mach 1
+45,2s : pression dynamique maximale
+104,6s : largage des boosters 1 et 2
+106,1s : largage de 3 derniers boosters
+202,2s : largage de la coiffe
+264,1s : extinction du RD-180
+270,1s : suivi de la séparation
+280,1s : 1er allumage Centaur
+741,0s : extinction Centaur
+1248,9s : 2ème allumage Centaur
+1610,1s : extinction Centaur
+10 610,4s : 3ème allumage Centaur
+10 664,2s : extinction Centaur
+10 883,2s : séparation MUOS-1
Une séparation après un peu plus de 3 heures de vol et 3 allumages du Centaur.

Schéma de la chronologie de vol (crédit : ULA)


Un lancement à suivre dès 22h55 (heure de Paris) sur le webcast d'ULA ou dès maintenant sur le Livestream de Spaceflight Now.

Pour plus d'informations :
Dossier de vol ULA (PDF en anglais)
Sur le Forum de la Conquête Spatiale : Lancement Atlas-5 / MUOS-1 - 24 février 2012

samedi 28 janvier 2012

La NASA renomme le satellite NPP

Le 24 janvier 2012 lors du congrès annuel de l'American Meteorological Society , la NASA a annoncé qu'elle renommait le satellite NPP en l'honneur du météorologiste de l'université du Wisconsin, Verner E. Suomi mort en 1995, qui est reconnu comme le "père de la météorologie par satellite". Le nom est maintenant Suomi National Polar-orbiting Partnership ou plus simplement Suomi NPP. 

Verner Suomi (crédit : University of Wisconsin News)

Le satellite d'un peu plus de 2 tonnes avait été lancé depuis Vandenberg en Californie, le 28 octobre 2011 avec un lanceur Delta II. Suomi NPP est chargé de faire le lien entre les satellites de la génération EOS (Earth Observing System) et les prochains JPSS (Joint Polar Satellite System). Selon Mary Kicza, administratrice adjointe pour les satellites du NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) : "Suomi NPP est une mission extrêmement importante pour le NOAA. Ses instruments de pointe permettront d'améliorer nos prévisions météos et la compréhension du climat et de tracer la voie pour JPSS, notre prochaine génération de satellites météos".

Un superbe cliché de la Terre pris le 4 janvier 2012 par l'instrument VIIRS (Visible/Infrared Imager Radiometer Suite) à 825 kilomètres d'altitude (photo : NASA)

A l'heure actuelle, Suomi NPP est toujours dans sa phase de validation de ses 5 instruments scientifiques qui devrait prendre fin en mars. 

Pour plus d'informations :
La news sur le site de la NASA : "NASA Renames Earth-Observing Mission in Honor of Satellite Pioneer"
Le site de la mission Suomi NPP
La version très haute définition (8000x8000 pixels) de la photo de la Terre 

samedi 21 janvier 2012

Succès lancement : Delta 4 (WGS-4) le 19 janvier 2012

Le premier lancement américain de l'année 2012 a eu lieu en début de soirée à 19h38 (EST) le 19 janvier. Une mission assurée par United Launch Alliance avec un lanceur Boeing Delta IV en version Medium+.

Schéma du lanceur (crédit : ULA)

C'était le 18ème lancement d'une Delta IV et seulement le deuxième dans cette version Medium+.

Le client était l'US Air Force Space Command Space and Missile Systems Center.

Logo du SMC (crédit : Wikipédia)


La charge utile était un satellite de télécommunications militaire qui aura pour objectif d'assurer des liaisons au dessus du Moyen-Orient. Une partie de sa tâche sera dévolue aux liaisons de données avec les drones en vol. Comme son numéro nous l'indique WGS-4 est le 4ème satellite du Wideband Global Satcom System à être lancé. Il constitue cependant le premier satellite du block II. Le dernier lancement du block I ayant eu lieu en 2009 avec WGS-3.

Vue d'artiste de WGS-4 (crédit : ULA)
Il pèse environ 6 tonnes et est équipé de répéteurs en bande X et en bande Ka. Particularité intéressante, il est équipe d'une propulsion "XIPS" (Xenon Ion Propulsion System), qui fonctionne sur l'éjection d'ions chargés positivement à grande vitesse.

Le patch de la mission WGS-4 (photo : ULA)
Décollage nocturne à 19h38 heure locale (photo : ULA)
L'allumage du moteur principal RS-68 est toujours assez "explosif" (photo : ULA)
Le lanceur dépasse la tour de service mobile (MST) du SLC-37 de Cape Canaveral (photo : ULA)
Le RS-68 développe au décollage environ 300 tonnes de poussée (photo : ULA)

 Le lancement :

Pour plus d'informations :
Dossier de vol ULA (PDF en anglais)
La propulsion XIPS par Boeing 
Le système Wideband Global Satcom sur Wikipédia 
Sur le Forum de la Conquête Spatiale : Lancement Delta-4 / WGS-4 (20.01.2012)